Katrina Blannin






Artist's Statement
Recent work follows an evolving methodology. Squared grids provide the starting point for a kind of 'diagram' or 'mosaic' of tessellated triangular forms and hexads. It is a reflexive, systematic approach: which searches for a lucid, visual sense, something Mary Martin would describe as 'internal logic'. When making a triptych or a diptych I have the idea of mirroring or ghost images in mind. The starting points are objective explorations of the simple mathematics of symmetry, sequence and the possible disruptions of asymmetry. But this is only part of the journey. The aim is to achieve, through a paring down of visual ideas, something which investigates perception, intelligibility or clarity. During the process instinct and experience play a role in relation to weight of tone; colour nuance, consonance and dissonance. Painted panels are applied in glazes, either multi-layered or in much thinner washes. In others metallic or multi-coloured under-painting is revealed which, with the texture and weave of the linen, creates a kind of two-tone effect, becoming integral to the tonal composition. Whatever the intention, the finished work is never entirely as envisaged. It is the power of surprise is important: its Gestalt, or ability to be more than the sum of its parts.


http://www.katrinablannin.com/

Andrew Bick









http://abstractcritical.com/article/andrew-bick-and-mel-gooding-a-conversation-at-hales-gallery-january-8-2013/

http://www.halesgallery.com/artists/9-Andrew-Bick/overview/

http://insight.glos.ac.uk/academicschools/dad/research/staffresearchprofiles/pages/andrewbick.aspx



Gregory Montreuil by Amanda Church

Gregory Montreuil
“Control Alt Delete,” Galerie du Tableau, Marseille
July 14-31, 2014

Gregory Montreuil's abstract paintings have long been composed of smoky tendrils of shades of black and white, gestures that could indicate thoughts and events, both actual and imagined. He has excluded color from his work for over 10 years but his reductive palette still manages to conveymyriad associations. In his current installation, "Control Alt Delete" atGalerie du Tableau in Marseille, Montreuil mounted a group of small-scale paintings to a grid of cut newspapers adhered to the wall with bits of tape. He painted this wall a dusky pale yellow to match the color of the tape and also the yellow of faded newspapers. Some of the paintings include the collaged elements -- tape, tinfoil, string, and newspaper -- that the artist has been using off and on over the years. Here, the newspapers on the wall have been cut precisely so that all the photos have been removed, leaving only the headlines and stories along with the yellow squares and rectangles of the wall that show through where the photos were cut out,popping through as monochromatic paintings themselves. Somehow this real-world backdrop merges seamlessly with the paintings' brushy gestures which in spite of their fluidity at times seem to lurch across the canvas. InIci Maintenant (2014), a slender, elongated triangle of torn newspaper juts upward from the bottom right, piercing the soft grey and leaving what looks like a plume of white smoke in its wake. Montreuil’s minimalist version of action painting reinvigorates the tradition while enacting a synthesis of content and the language of abstraction.





Michel Barjol












Paysages dépaysés
A propos de Michel Barjol
L'artiste affiche son projet de façon apparemment anodine: "Paysages choisis", mais au contact de l'oeuvre la formule se révèle subversive. Qui dit choix dit ici réappropriation radicale ! Pourquoi opérer un tel dépaysement de son propre pays, si ce n'est le prix de sa liberté ? Car il ne s'agit pas de se soumettre au despotisme des lieux, de les "représenter" servilement, mais de s'en affranchir pour les reconstruire dans un espace différent, reconfiguré et transfiguré.
D'abord ruser avec ce terroir si souvent caricaturé, en le soumettant à une vue aérienne : imposer une verticalité pour libérer le paysage de ses pesanteurs chtoniennes et de ses clichés touristiques. Pour effectuer cette ascèse, il s'agit de prendre de la hauteur, de se donner de l'air, de désenclaver le paysage : l'outil technologique de Google Earth offre ici une nouvelle clé. Mais ce n'est encore qu'une étape transitoire, car l'espace recréé est loin d'être abstrait. Au contraire, le paysage épuré est résolument remodelé, réaménagé, réhabité, tout en gagnant en universalité. Un pays n'est pas fait que de limites, de contours, de "coins", mais de passages, d'ouvertures, d'horizons...
La disjonction de l'espace plastique vis-à-vis des lieux permet de rédimer leur finitude. N'est-ce pas la racine même du mot espace (en grec, spaô) que de signifier "tirer hors de, extraire, étirer au point de déchirer" ? La technique artistique opère ici sur le topos familier un travail d'extension pugnace, de fragmentation, pour se placer résolument dans l'Ouverti. Soumis à une dislocation salutaire, le paysage est littéralement sculpté et rebâti par l'artiste : il fait alors apparaître des sillons, des tracés, des dénivelés, des lignes de crêtes, des écartements, des intervalles, des passages insoupçonnés, des issues esquissées, des tronçons qui s'ébauchent et se chevauchent, d'invisibles correspondances ... On peut penser aux "chemins qui ne mènent nulle part" du philosophe rustiqueii, mais ici il ne s'agit plus simplement de chemins recouverts d'herbes qui s'arrêtent en lisière de forêts, comme au bout du monde : plutôt des perspectives ouvertes par une exigence artistique tenace, imposant du haut de l'atelier les lois de son imaginaire. L'artiste devient alors le paysagiste d'espaces u-topiques, d'émancipation vis-à-vis du locus originel.
Mais le dépaysement est aussi intérieur et initiatique. D'anamorphoses en métamorphoses, la multiplication des points de vues incite à une expérience, au sens étymologique du terme : une traversée périlleuse au bout de laquelle s'ouvrent de nouveaux accès au regard. A l'encontre de ceux qui souffrent malheureusement de la "cécité à l'aspect", il incite au "seeing as"iii, au "voir autrement" ce qui nous semble le plus familier, à accéder à une "mentalité élargie". Plus que des chemins, il s'agit de se prêter à un cheminement personnel : se distancier de ses habitudes pour mieux s'approfondir soi-même, par un déplacement intime, peut-être même un arrachement à ses racines.
L'oeuvre offerte ici confirme que la démarche artistique ne vaut que pour nous sortir des sentiers battus et, en ce sens, Michel Barjol est bien plus qu'un paysagiste... Nulle mise en scène d'un donné trop bien reconnaissable, mais plutôt sa fracturation pour en libérer les possibles enfouis et transformer ainsi les chemins des paysans en autant de cheminements dépaysants.

Alain Cambier, Lille, août 2013

iCf. Rainer Maria Rilke, 8ème élégie de Duino.
ii Heidegger, Chemins qui ne mènent nulle part: "Dans la forêt, il y a des chemins qui, le plus souvent, se perdent soudain, recouverts d'herbes, dans le non-frayé".
iii Cf. Wittgenstein, Recherches philosophiques, XI.